Fêter les premières règles, et pourquoi pas ?

Bouquet de ballons pour une period party

Avoir ses règles pour la première fois peut être source d’incompréhension, de peur, de honte et parfois même d’exclusion. Pour permettre à leur fille de passer le cap de la ménarche dans la joie et la bonne humeur, certaines ont eu l’idée de la period party. Une fête spéciale pour célébrer les premières règles ! Au programme : gâteaux à la décoration rouge sang, pâtisseries en forme de vulve et d’utérus, protections hygiéniques offertes en cadeau, activités ludiques et éducatives pour tout savoir sur la menstruation et le cycle menstruel. Une manière peu banale de marquer le coup ! Prenons part à la fête, pour mieux comprendre de quoi il retourne.

Une period party, qu’est-ce que c’est ?

Une fête pour célébrer les premières règles

L’expression anglaise « period party » signifie en français « fête des règles ». Il s’agit en effet d’une célébration organisée en l’honneur d’une jeune fille à l’occasion de l’arrivée de ses premières règles. Cela consiste à préparer et à animer pour ladite jeune fille une cérémonie festive – avec bien souvent gâteau(x), cadeau(x) et jeu(x) – à laquelle sont invités membres de la famille et ami·e·s proches. Le but : faire de la ménarche un évènement positif, joyeux et instructif. 

Une tendance née aux États-Unis

La period party est née outre-Atlantique. On ne sait pas exactement quand le concept a fait son apparition, mais c’est en 2017 qu’il prend de l’ampleur, par l’intermédiaire des réseaux sociaux. En effet, le 10 janvier 2017, à Jacksonville en Floride, Autumn Jenkis, une adolescente de 17 ans, publie sur Twitter les photos de sa cousine Brooke Lee, alors âgée de 12 ans, tenant fièrement dans ses mains un gâteau décoré de la mention « Congrats on your period », soit « Félicitations pour tes règles ». C’est la mère de Brooke, Shelly, qui a eu l’idée d’organiser à sa fille une period party surprise, avec au menu pizza et gâteau au chocolat, et en guise de présents, serviettes et tampons hygiéniques. Le tweet d’Autumn, liké 13 000 fois, est repris dans plusieurs médias : la period party prend son essor.

Un phénomène qui prend de l’ampleur

Sur Instagram et Pinterest, on voit de plus en plus de photos de period cakes et d’invitations à des period parties ou des first moon parties. Les mamans organisatrices font même appel à des professionnels de santé pour intervenir auprès de leurs jeunes invité·e·s. 


Le concept se déploie également à plus grande échelle.

En janvier 2019, Shanicia Boswell, fondatrice du Black Moms Blog, lance sa Period Party, une « célébration menstruelle annuelle pour les jeunes filles et les femmes qui les aide à comprendre et à mieux se préparer à leurs cycles menstruels ». Cela fait suite aux collectes annuelles de protections périodiques qu’elle coordonne dans sa ville d’Atlanta au profit de femmes sans-abri en situation de précarité menstruelle

 

La même année, à l’occasion de la journée internationale de l’hygiène menstruelle le 28 mai, l’association Care réunit à sa Period Party des personnalités publiques, notamment des humoristes tels que Tristan Lopin, pour parler règles et briser le tabou qui les entoure. 

 

Mais la period party ne fait pas l’unanimité. Dans les commentaires des posts publiés sur les différents réseaux sociaux, les avis sont plus que partagés : d’un côté, celles et ceux qui trouvent ça génial ; de l’autre, celles et ceux qui jugent ça inapproprié. 

Organiser une period party : bonne ou mauvaise idée ?

Selon ses adeptes, la period party a d’autres ambitions que d’être une simple fête légère et récréative ; elle permet notamment, pour un parent vis-à-vis de son enfant :

  • de s’impliquer dans son éducation ;
  • de lui apporter du soutien et de lui transmettre de la positivité dans un moment souvent perçu comme impressionnant, bouleversant ou inquiétant ;
  • de créer un climat de confiance qui favorisera les futures confidences ;
  • de lui expliquer comment son corps fonctionne et ce que sont les règles ;
  • d’aborder des sujets annexes tels que la sexualité, le consentement ou la contraception ;
  • d’intégrer l’ensemble de la famille, y compris les hommes, pour normaliser la chose.  

Plus largement, ce type d’initiative se veut contribuer à :

  • partager de l’information éducative sur les règles et l’hygiène menstruelle ;
  • lever la gêne et les tabous associés aux menstruations ;
  • véhiculer une image positive de la femme, loin du stéréotype de la femme souillée et impure encore bien présent dans certaines cultures.

A contrario, certain·e·s voient la period party comme une pratique bizarre, malaisante et intrusive. Cela pourrait avoir l’effet inverse de celui recherché : provoquer une gêne chez les jeunes filles impliquées, qui n’ont pas forcément envie d’exposer à ce point leur intimité. Une telle célébration participerait aussi à faire des premières règles un évènement remarquable, alors qu’il devrait être banalisé du fait de son caractère tout à fait naturel.  

Finalement, à chacun·e de se faire sa propre opinion. Bien évidemment, pour que tout se passe au mieux, il est important que la jeune fille concernée soit consultée avant l’organisation d’une telle fête et qu’elle donne son accord parce que ça lui fait personnellement plaisir. Le plus important reste avant tout d’expliquer les règles à sa fille en amont, pour que la surprise ne soit pas totale.

 

Et vous, comment avez-vous vécu votre ménarche ? Auriez-vous envie d’organiser un évènement similaire à une period party pour votre fille ? Chez Perdième, on vous propose une option un peu plus soft : lui offrir un coffret premières règles de la collection ado !

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Écrit par cd